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L’Allemagne plébiscite le médecin traitant

La profession a voté pour le retour au médecin traitant abandonné depuis 30 ans
Crédit photo : BAEK

Le Congrès annuel des médecins allemands s’est tenu du 7 au 9 mai à Mayence. L’Ordre et les syndicats ont préconisé le retour du principe de médecin traitant, abandonné il y a près de 30 ans, pour améliorer l’organisation et l’accès aux soins.

Avec une baisse inquiétante du nombre de médecins libéraux, l’Allemagne envisage une réforme pour réintroduire les médecins traitants, filtrant l’accès aux spécialistes. Un médecin sur quatre étant âgé de soixante ans ou plus, une réorganisation est nécessaire face à la vague de départs à la retraite. Les médecins ont souligné l’importance de la coordination, les patients devant s’inscrire auprès d’un généraliste et lui rester fidèles pour une période déterminée. Cependant, les gynécologues et ophtalmologues resteraient accessibles sans passer par le généraliste.

Le congrès a également discuté de la réforme du 3e cycle des études médicales, proposant un raccourcissement pour permettre aux jeunes médecins de se spécialiser plus rapidement. Le président du Conseil de l’ordre, le Dr Klaus Reinhardt, rejette toute régulation du nombre de spécialistes, critiquant le système français de concours comme cause des déserts médicaux qui, selon lui « condamnent 7 millions de français à vivre éloignés de tout médecin ».

Le ministre de la Santé, Karl Lauterbach, a renoncé à son projet controversé de « kiosques de santé » où des infirmiers accueilleraient les patients, mais souhaite réorganiser les accueils d’urgence, rappelant qu’un tiers des consultations aux urgences est injustifié. Il encourage les médecins libéraux à renforcer le système de garde et d’appel européen 116 117.

Le congrès a aussi abordé la régulation des centres de santé gérés par des sociétés financières, suite à des scandales révélant des pratiques visant à maximiser la rentabilité des médecins.

Les médecins allemands ont exprimé leur préoccupation face à la montée de l’antisémitisme et du racisme dans leurs rangs, rappelant leur rejet de toute forme de discrimination. Le congrès a constaté une augmentation des propos antisémites parmi certains médecins et étudiants, suggérant que ceux affichant publiquement de telles idées devraient être empêchés de passer leur thèse. Le corps médical et les juristes furent ceux qui adhérèrent le plus aux thèses nazies entre 1930 et 1943. 

En conclusion, le Congrès appelle à des réformes pour améliorer la coordination des soins, la formation médicale et la lutte contre la discrimination au sein du corps médical.

Source Le Quotidien du Médecin, Denis Durand de Bousingen

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