Santé publique France (SPF) a mené une étude pilote, basée sur une évaluation quantitative des impacts sur la santé (EQIS), pour évaluer les bénéfices sanitaires de politiques environnementales dans trois métropoles. Cette méthode, historiquement utilisée pour la pollution de l’air, permet de quantifier l’impact de mesures ciblant des déterminants environnementaux comme les espaces verts, les mobilités actives, la qualité de l’air, le bruit et la chaleur.
Principaux résultats :
- Espaces verts : Atteindre le niveau de végétation des quartiers les plus riches pourrait réduire la mortalité de 3 à 7 %, soit 80 à 300 décès évités par an selon les métropoles.
- Mobilités actives : Une marche quotidienne supplémentaire de 10 minutes pour les habitants de plus de 30 ans entraînerait une baisse de mortalité de 3 % (100 à 300 décès évités). Une pratique accrue du vélo pourrait réduire la mortalité de 6 % (200 à 600 décès évités). Si 90 % des trajets de moins de 1 km étaient faits à pied, 100 à 200 décès pourraient être évités chaque année.
- Pollution de l’air : Respecter les seuils de l’OMS pour les PM2,5 réduirait la mortalité de 7 à 12 %, évitant 300 à 1 000 décès annuels. Pour le NO2, cela permettrait de diminuer les nouveaux cas d’asthme infantile de 8 à 12 % (200 à 500 cas par an).
- Bruit des transports : Respecter les seuils de l’OMS améliorerait le sommeil de milliers de personnes et éviterait 20 à 90 hospitalisations pour maladies cardiovasculaires par an.
- Chaleur : Les jours les plus chauds de l’année causent 1 % de la mortalité estivale, soit 35 à 90 décès par an.
Ces résultats, salués par Lille, Montpellier et Rouen, métropoles participantes, visent à guider les politiques publiques locales. À Rouen, par exemple, des mesures comme la gratuité des transports en commun lors des pics de pollution et la mise en place d’une zone à faibles émissions (ZFE) ont été testées. SPF souhaite étendre cette méthodologie EQIS à d’autres territoires.
Source Le Quotidien du médecin, Charlène Catalifaud