Attractivité médicale
Des aides sont proposées pour favoriser l’installation de nouveaux médecins dans les territoires qui ont en le plus besoin partout en France. Ces territoires prioritaires sont définis sur la base d’un indicateur national qui mesure l’offre médicale disponible sur un territoire de vie-santé.
A chaque zone correspondent des aides ou des garanties différentes, pour inciter les médecins à s’y installer ou y maintenir leur activité. Ces aides sont financées par l’Assurance Maladie au plan national.
Grâce au nouveau zonage publié en 2022, elles vont permettre de soutenir financièrement les médecins qui choisiront de s’installer dans une des 83 % de communes couvertes en Occitanie, au bénéfice de la santé de 48 % de la population régionale qui y réside (soit une hausse de 15% de la population couverte par rapport au zonage précédent).
L’outil Rezone :
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Aide à l'installation
La convention médicale 2016 prévoit la mise en place de 4 nouveaux contrats pour lutter contre la désertification médicale. Ces dispositifs proposent des aides à l’installation aux médecins qui souhaitent exercer dans les zones sous-dotées :
- Contrat d’aide à l’installation des médecins (CAIM)
- Contrat de stabilisation et coordination (Coscom)
- Contrat de transition
- Contrat solidarité territoriale
Pour aller plus loin :
Les nouveaux métiers : utiles pour gagner du temps médical.
Assistants médicaux
Le métier d’infirmier en pratique avancée vise à soutenir les médecins dans la prise en charge de patients atteints de pathologies ciblées : pathologies chroniques stabilisées, en prévention et polypathologies courantes en soins primaires), oncologie et hémato-oncologie, maladie rénale chronique, dialyse et transplantation rénale, psychiatrie et santé mentale, urgences.
L’exercice en pratique avancée des auxiliaires médicaux a été introduit par la loi du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé qui prévoit que l’exercice en pratique avancée peut être réalisé :
- Au sein d’une équipe de soins primaires coordonnée par le médecin traitant,
- En établissements de santé ou en établissements médico-sociaux dans une équipe coordonnée par un médecin,
- En assistance d’un médecin spécialiste, hors soins primaires, en pratique ambulatoire,
- En assistance d’un médecin du travail, au sein d’un service de prévention et de santé au travail.
Infirmier en Pratique Avancée - IPA
Travailler avec un assistant médical permet d’améliorer l’accès aux soins des patients. Il permet au médecin de regagner du temps médical et de se recentrer sur son cœur de métier : le soin.
Le médecin définit librement les missions confiées à son assistant médical dans le cadre du référentiel de compétences en fonction de ses besoins, de sa pratique et de son organisation.
Il peut prendre en charge 3 types de missions médico-administratives :
- Des missions de nature administrative,
- Des missions en lien avec la préparation et le déroulement de la consultation,
- Et des missions d’organisation et de coordination, notamment avec les autres acteurs de santé impliqués dans la prise en charge du patient.
Diagnostic, évaluation & enjeux de l’accès aux soins en Occitanie
L’URPS des médecins libéraux d’Occitanie a souhaité mener une analyse approfondie et inédite pour identifier les difficultés d’accès en médecine générale et anticiper l’offre de soins.
Le principal objectif est de cibler les territoires aux trajectoires les plus fragiles en matière d’adéquation entre l’offre et la demande de soins.
Cette démarche s’intègre dans les travaux préparatoires qui sont menés en collaboration avec l’ARS – Agence Régionale de Santé – visant à identifier les zones du territoire pouvant bénéficier d’aides destinées à réduire les inégalités d’accès aux soins en favorisant une meilleure répartition géographique des professionnels.
- Les généralistes peuvent-ils prendre en charge des nouveaux patients ?
- Quels sont les délais pour obtenir une consultation ?
- Les médecins parviennent-ils encore à répondre aux urgences de leurs patients ?
- Trouve-t-on facilement un remplaçant ?
- Le zonage conventionnel a-t-il réellement permis une amélioration de l’offre de soins sur les territoires aidés ?
- Les territoires ciblés par des aides incitatives sont-ils attractifs par ailleurs ? Observe-t-on un déclin de la population mais aussi des services et équipements de proximité ?
- Quelle sera la densité de médecins généralistes sur chaque territoire de l’Occitanie en 2025 ? Quelles orientations peuvent être proposées pour améliorer l’offre de soin ?
Les travaux ont été réalisés sur le 4ème trimestre 2022 par Madame Joy Raynaud – Docteur en géographie et aménagement du territoire et spécialiste de l’accès aux soins et des inégalités territoriales de santé.
Au-delà d’une approche statistique classique, les médecins d’Occitanie ont été impliqués fortement dans la construction des travaux.
Plus de 833 médecins généralistes de la région ont ainsi exprimé leur perception et leur vécu liés aux difficultés d’accès aux soins sur leur bassin de population.
Pour comprendre au mieux les dynamiques spatiales, plusieurs études complémentaires ont été réalisées :
- L’accès aux soins via un diagnostic quantitatif (indicateurs) et qualitatif (vécu et perceptions) à une échelle fine proche des bassins de vie de la population. Une fois cartographiés, ces résultats permettent de visualiser les logiques territoriales de l’accès aux soins à travers les indicateurs populationnels et de démographie médicale, tel que l’accessibilité potentielle localisée (APL).
- Une analyse rétrospective des effets du zonage ; une évaluation essentielle pour s’assurer de la pertinence des aides. L’évolution de la densité de médecins généralistes est ainsi observée pour chacune des catégories du zonage depuis 2014.
- Une approche prospective des besoins afin d’estimer l’offre de soins en médecine générale en 2025 et de proposer des orientations stratégiques pour le prochain zonage conventionnel
Les premières analyses des travaux réalisés permettent de mettre en avant des stratégies pertinentes pour soutenir les médecins dans les territoires, susciter les installations et ainsi proposer une offre de soin de qualité pour la population :
- Un soutien indispensable pour les médecins à travers la mise à disposition d’une équipe – salariée – et de fonctions supports. Une solution simple pour lui permettre de se concentrer sur son cœur de métier et son expertise.
- Une valorisation des prises en charge – notamment des nouveaux patients – à travers les conventionnements et le développement des fonctions supports, notamment des assistants médicaux dont l’accès devra être facilité.
- La nécessité de construire une réponse à la demande en Soins Non Programmés autour des territoires de proximité qui s’articulent avec les futurs SAS – Services d’Accès aux Soins. La réponse doit partir du territoire sans s’imposer et tenir compte des ressources médicales déjà fortement impliquées. Dans cet esprit, la régulation déportée apparait comme la seule solution possible car elle diminue les recours et permet d’augmenter les régulateurs.
- La co-construction d’une offre d’accès aux soins avec une approche pluriprofessionnelle et en exercice coordonné notamment via les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé. Les élus locaux doivent être naturellement associés et participer à la conception des projets – et éventuellement à la recherche de solutions foncières. Les patients doivent également être impliqués dans les travaux dès leur genèse.
- Le recentrage indispensable des débats actuels sur l’essentiel : aider au maintien des médecins sur les territoires et aider à la réalisation de l’exercice. Il faut arrêter la surenchère entre collectivités territoriales : elle ne crée pas de nouvelles ressources mais fragilise les solutions de bon sens.
- La promotion des soins primaires comme élément d’entrée dans le système de soins et ainsi consolider les parcours des patients.
- Continuer à investir, investir, investir… intelligemment en écoutant les demandes des acteurs de proximité et en suivant les recommandations de l’OMS – Organisation Mondiale de la Santé (1% du PIB consacré à l’accès aux soins).