Les femmes à haut risque de cancer du sein ne bénéficient pas d’un dépistage organisé au niveau national, contrairement aux femmes à risque moyen. Ce manque de suivi structuré pour les patientes à haut risque, incluant celles ayant un risque génétique ou des antécédents familiaux, a été dénoncé par les intervenants du congrès de la SFSPM. Actuellement, le programme national de dépistage s’adresse uniquement aux femmes sans risque élevé. Les femmes à haut risque dépendent donc de suivis spécifiques, mais ces dispositifs sont souvent insuffisants sur le long terme.
Une initiative de « ré-invitation » annuelle post-ALD (affection de longue durée) pour les femmes ayant déjà eu un cancer du sein a été mise en place en Pays de la Loire. Ce programme, lancé en 2018, consiste à envoyer un rappel de dépistage aux femmes cinq ans après la fin de leur ALD, avec un message au médecin traitant pour souligner l’importance du suivi. Les résultats sont encourageants : la proportion de mammographies dans les trois ans suivant l’ALD est passée de 70 % en 2016 à 90 % en 2022, montrant l’efficacité de cette initiative.
Cette pratique pourrait être élargie à l’échelle nationale. Certaines régions n’envoient qu’un courrier non spécifique, tandis que d’autres n’adressent aucun rappel après l’ALD. Avec le passage de l’invitation au dépistage organisé sous la gestion de l’assurance maladie début 2024, ces patientes ayant un antécédent de cancer ne sont plus systématiquement incluses. Les intervenants envisagent donc un possible rôle accru des CRCDC (centres régionaux de coordination des dépistages des cancers) pour mieux encadrer le suivi des femmes à haut risque et une automatisation du dispositif post-ALD.