« Machins » administratifs pour certains, sigles mystérieux pour beaucoup, sources de nouvelles perspectives pour toutes les équipes qui se lancent dans l’aventure, les CPTS (Communautés Professionnelles Territoriales de Santé) sont-elles l’avenir ou la tombe de l’exercice libéral ? L’URPS des médecins libéraux, qui accompagne la plupart des projets de CPTS sur notre territoire, fait le pari de l’avenir. Et d’un avenir libéral ! La démographie médicale, avec la baisse continue du temps médical et l’augmentation du nombre de patients dépendants et âgés, impose une modification de notre système de soins. Une modification rapide, efficace et « agile ». Cette modification en profondeur, il n’y a que les médecins libéraux qui puissent la porter en proximité. En se structurant pour peser dans les territoires. En s’unissant aux autres professionnels de santé pour améliorer leurs pratiques. En s’appuyant sur eux comme eux s’appuient sur nous pour mieux soigner et mieux prendre en charge. Cette profonde mutation des pratiques ne pourra pas se faire à « enveloppe constante ». Pour parler clair, il faut des moyens pour soigner. Les médecins libéraux ne pourront pas accepter de voir leur modèle économique se dégrader. Qui l’accepterait d’ailleurs ? Elle ne pourra pas se faire non plus sans concertation avec les autres professionnels. L’exercice pluriprofesisonnel ne se décrète pas d’en haut, ne s’impose pas. Il se pense, s’organise, s’adapte et se fait dans chaque territoire. C’est du « cousu main », pas de la grande distribution. A l’heure où nos élus rivalisent d’imagination pour contraindre plus des professions déjà sous contraintes, notre structuration nous redonnera du poids, de la visibilité, et la parole dans nos territoires. Du souffle, du temps et le bonheur d’exercer. Tout cela n’arrivera que si nous le voulons, si nous le portons et surtout si les moyens nécessaires nous sont donnés. Parce qu’un exercice libéral de qualité, au service de la population, ne peut se concevoir ni se faire sans les moyens indispensables qu’impose la réalité démographique et sanitaire. Jean-Christophe Calmes – Président de l’URPS ML |