La coqueluche connaît une résurgence en France, causant 14 décès d’enfants depuis début 2024, dépassant déjà le pic de 2017, selon Santé publique France (SPF). La vaccination des femmes enceintes, recommandée depuis avril 2022, est cruciale pour protéger les nourrissons. SPF rappelle également l’importance de la stratégie de cocooning et des mises à jour vaccinales pour toute la population.
Depuis janvier 2024, 17 décès ont été recensés, dont 14 enfants de moins de 15 ans. Parmi eux, 12 nourrissons âgés d’un à deux mois et un enfant de 4 ans. Un autre enfant d’un mois, hospitalisé pour coqueluche, est également décédé. Le nombre de décès en 2024 dépasse déjà celui de 2017, avec une circulation bactérienne particulièrement intense au premier semestre 2024. Les six premiers mois de 2024 ont vu une augmentation significative des passages aux urgences, des hospitalisations et des actes SOS médecins. Le réseau Renacoq a recensé 80 cas de nourrissons hospitalisés, près du double de 2023. L’ampleur et la durée de cette épidémie restent imprévisibles.
Pour les médecins, trois stratégies de vaccination sont recommandées :
- Vaccination obligatoire :
- Primovaccination à 2 et 4 mois, rappel à 11 mois, suivis de rappels à 6 ans, 11-13 ans, et jusqu’à 25 ans (avec rattrapage possible jusqu’à 39 ans).
- Vaccination des femmes enceintes :
- Recommandée dès le second trimestre, entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée, à chaque grossesse.
- Stratégie de cocooning :
- Vaccination de la mère en post-partum et des personnes en contact étroit avec le nourrisson durant ses six premiers mois de vie.
La vaccination est aussi recommandée pour les personnes immunodéprimées et celles à risque de forme grave de coqueluche (maladies respiratoires chroniques). Professionnellement, elle est conseillée pour :
- Les professionnels de santé (y compris en Ehpad),
- Ceux en contact étroit avec des nourrissons de moins de 6 mois,
- Les étudiants en filières médicales et paramédicales,
- Les professionnels de la petite enfance, dont les assistants maternels.
Historiquement, des pics épidémiques ont été observés en 1997, 2000, 2005, 2009, 2012-2013, et 2017-2018. En Europe, 19 décès de la coqueluche, dont 11 nourrissons, ont été recensés sur les trois premiers mois de 2024, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), sans inclure les décès français.
Source le Quotidien du médecin, Irène Drogou
