L’Académie nationale de médecine plaide, dans un rapport publié au début du mois de juillet, pour la création d’un Institut national pour la santé mentale et la psychiatrie. Après avoir dressé un constat de la stigmatisation qui pèse sur les personnes atteintes de pathologies mentales, l’Académie de médecine a proposé une méthode et des recommandations pour un « plan national pour la santé mentale et la psychiatrie ».
Selon l’Académie nationale de médecine, à l’instar du Plan cancer, une « mobilisation nationale pour la psychiatrie s’impose »et elle considère que le plan pour la psychiatrie devrait compter cinq priorités.
La première serait de « placer la recherche en psychiatrie au rang de priorité nationale et internationale », avec un « soutien durable des instituts de recherche » et la « mise en oeuvre d’appels d’offres fléchés ». L’Académie appelle aussi à renforcer la formation et le recrutement d’enseignants- chercheurs en santé mentale et en psychiatrie.
La seconde priorité est de « mettre en place un dispositif de première écoute et d’orientation s’appuyant sur un réseau renforcé de maisons des adolescents », explique l’Académie, évoquant l’instauration d’un numéro régional ou national pour les malades et leurs familles.
Ils estime que les maisons des adolescents, « qui devront effectivement être présentes dans chaque département »,pourraient « mener de larges actions d’éducation à la santé mentale », « contribuer activement au dépistage des maladies mentales débutantes »et « assurer la publication annuelle d’un bilan d’activité ».
La troisième priorité est de mieux éduquer la population et mieux former les professionnels. Pour les psychologues, la formation « doit être réorganisée pour devenir pleinement une formation professionnalisante clinique et thérapeutique »et « ceux qui ont acquis une compétence en un type de psychothérapeutie efficace pour traiter une ou des maladies mentales doivent acquérir un droit au titre ».
Les médecins généralistes doivent tenir un « rôle de sentinelles »pour la détection des maladies mentales et l’orientation des patients. Cela suppose de mettre l’effort sur leur formation initiale et continue, et de faire en sorte que le médecin puisse s’appuyer et coopérer avec des professionnels, des infirmiers ou des psychologues.
Selon l’académie, ces médecins doivent s’inscrire comme une « offre de soins de première ligne »dans une organisation psychiatrique graduée, comprenant pour seconde et troisième lignes, respectivement la psychiatrie libérale ou sectorisée et les centres experts ou centres d’excellence thérapeutique.
La dernière priorité consiste à « créer un institut national pour la santé mentale et la psychiatrie, comme catalyseur d’une ambition nationale »,à l’image de l’Institut national du cancer.
L’attention devra être portée « à la structuration des réseaux de recherche et de soins en vue d’une généralisation des bonnes pratiques et de l’accès de tous et en tout lieu à des soins et des prises en charge d’excellence ». Cet institut devra également jouer un rôle central pour la diffusion de la connaissance des maladies mentales auprès de la population.
(APMnews)