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Le DG de la Cnam sceptique sur les mesures coercitives envers les médecins

« Faisons attention à ce que le remède ne soit pas pire que le mal, et qu’une obligation de ce type n’aboutisse pas à des effets inverses » a exprimé Thomas Fatôme au micro du Quotidien du médecin (photo Julie Bourges)

Dans un entretien exclusif, Thomas Fatôme, directeur général de la Cnam, a exprimé ses réserves quant à la régulation de l’installation des médecins libéraux, récemment adoptée par l’Assemblée nationale dans le cadre de la proposition de loi Garot. Il souligne l’importance de lutter contre les déserts médicaux mais s’interroge sur l’efficacité des mesures coercitives, rappelant que la Cnam a déjà mis en place des régulations pour d’autres professions de santé.

Concernant la permanence des soins (PDS) obligatoire, également prévue dans la loi, il met en garde contre des effets contre-productifs, rappelant que 97 % des territoires de garde sont actuellement couverts sur la base du volontariat. Il insiste sur la nécessité d’adapter les conditions tarifaires pour garantir l’attractivité du dispositif.

Interrogé sur la formation des médecins, Fatôme estime qu’il ne faut pas ralentir le rythme, compte tenu des besoins croissants liés au vieillissement de la population et aux maladies chroniques. Il rappelle que la suppression du numerus clausus et la réforme de l’internat devraient renforcer l’offre de soins à moyen terme.

Sur l’accès aux soins, il annonce la publication en open data, dès fin avril, des premiers indicateurs permettant d’évaluer l’évolution des engagements pris dans la convention médicale. Ces données seront mises à jour semestriellement et accessibles à tous.

Enfin, concernant les appels au déconventionnement, il relativise leur impact, soulignant que le nombre de médecins ayant quitté la convention reste faible. Il réitère néanmoins la volonté de l’Assurance Maladie de ne plus rembourser les prescriptions des médecins déconventionnés. Quant à la lutte contre les rendez-vous non honorés, il plaide pour un système de prépaiement ou de retenue sur consultation, afin de limiter ces pratiques sans sanction excessive.

Source le Quotidien du Médecin, Cyrille Dupuis, Loan Tranthimy

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