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Le lien ville/hôpital se construit pas à pas

Quatre questions au directeur du Centre hospitalier de Carcassonne

La signature de la Convention de Carcassonne s’est tenue dans les locaux du Centre Hospitalier de la ville. Son directeur, Alain Guinamant a accueilli les responsables de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et ceux des Unions Régionales des Professionnels de Santé (URPS) pour cet événement autour des CPTS, et a facilité son bon déroulement. Il en donne les raisons.

En quoi cet accord passé autour de l’instauration des Communautés professionnelles territoriales de santé et signé par les URPS et l’ARS vous concerne-t-il ?

La première raison de la tenue de cette réunion au Centre Hospitalier de Carcassonne est très prosaïque : elle est intimement liée à la situation géographique de Carcassonne dans la région Occitanie. Carcassonne est située – à peu près – entre Montpellier et Toulouse. Depuis la création de la grande région, notre ville est devenue un lieu de rencontres et de réunions entre les représentants de l’ex-région Midi-Pyrénées et de l’ex-région Languedoc-Roussillon.

Et puis, c’était la première réunion à l’échelle régionale sur ce sujet de l’émergence des CPTS. Et comme le Groupement Hospitalier de Territoire qui est constitué des hôpitaux de Carcassonne, de Castelnaudary et de Limoux-Quillan, couvrant la partie ouest du département de l’Aude, a entrepris depuis un an un travail en lien avec les représentants de l’URPS locales pour faciliter les relations entre les acteurs de ville et les hospitaliers publics et ceux des établissements privés. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’une telle rencontre se tienne ici. Ce n’est pas tout à fait un hasard parce que cette question des CPTS est d’abord l’affaire des acteurs de ville. L’objectif est bien de faciliter la coordination et l’articulation de tous les acteurs sanitaires libéraux pour mieux travailler à destination des patients. Mais cette question de la coordination entre la ville et l’hôpital est également essentielle pour les établissements hospitaliers. Finalement, cette réunion était un peu la conjugaison de ces deux objectifs.

Comment concevez-vous justement les relations entre les grands établissements de santé et l’URPS-ML d’Occitanie ? Et comment pensez-vous participer à la modification des relations ville/hôpital ?

Cette question de la relation entre la ville et l’hôpital est ancienne. Depuis des années, il faut faire plus et mieux ! Nous sommes confrontés au quotidien et de façon très concrète à des difficultés liées à des retards qui viennent contrarier la bonne relation des acteurs de santé et la prise en charge des patients qui circulent en permanence entre leur médecin traitant qui est d’abord la première référence et les établissements de santé, publics et privés, vers lesquels ils sont adressés. C’est la raison pour laquelle nous menons cette démarche avec les représentants de l’URPS médecins. Nous devons faire en sorte qu’on puisse se connaître, échanger des informations et faire évoluer ensemble des éléments qui apparaissent parfois contradictoires.

Comment ce lien ville-hôpital se construit et évolue sur votre territoire ?

C’est d’abord une question d’hommes, une question de relation et une question de confiance.  La confiance doit être là : cela se construit pas à pas, dans l’échange réciproque et dans les preuves qu’on veut bien apporter. J’étais très favorable à ce que l’on puisse construire quelque chose avec l’Union régionale des médecins. Le premier représentant des acteurs de santé avec lequel nous avons amorcé ce travail est l’URPS médecins. Quand on a engagé cette démarche, très rapidement on a constitué un petit groupe avec des représentants hospitalier et des représentants de l’URPS. J’ai tout de suite pensé qu’il y avait une réelle volonté de l’URPS de s’engager dans ce dispositif et d’essayer d’améliorer concrètement les choses.

Pensez-vous que les communautés territoriales de santé vont participer à la modification du lien entre la ville et l’hôpital ?

J’en formule le souhait. Je connais les craintes qui se sont exprimées de la part des acteurs de la ville : ils ont peur d’un échelon supplémentaire, d’être entraîné dans une technostructure qui les enfermerait. C’est la raison pour laquelle la relation de proximité entre professionnels est importante pour éviter de construire des champs qui seraient trop lourds, trop techniques et qui n’atteindraient pas l’objectif recherché.

Propos recueillis par Luc Jacob-Duvernet

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