Le nombre de personnes âgées en perte d’autonomie atteindrait 4 millions en 2050, selon les estimations présentées dans une étude commune de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), publiée à la fin du mois d’août. Les précédentes projections tablaient plutôt sur le chiffre de 2,2 millions de personnes âgées dépendantes !
En 2015, 2,5 millions de seniors français sont en perte d’autonomie, soit 15,3 % des 60 ans ou plus. Parmi eux, 700.000 peuvent être considérés en perte d’autonomie sévère, l’étude menée par l’INSEE et la DREES. D’ici à 2050, le taux de prévalence de la perte d’autonomie devrait évoluer en deux phases : entre 2015 et 2027, « le pourcentage de seniors en perte d’autonomie diminuerait très légèrement », en lien avec deux facteurs, « l’arrivée des baby-boomers dans les âges seniors » et « une amélioration de l’état de santé global de la population, augmentant ainsi l’espérance de vie sans incapacité » ; et à partir de 2027, le taux de prévalence national augmenterait. Ainsi, si les tendances démographiques et l’amélioration de l’état de santé se poursuivaient, la France compterait 4 millions de seniors en perte d’autonomie en 2050, soit 16,4% des seniors, soulignent les rédacteurs de l’étude. Les personnes en perte d’autonomie sévère représenteraient alors 4,3 % de la population des seniors (contre 3,7 % en 2015).
Parmi les seniors de 75 ans ou plus, 8,8% vivaient en institution en 2015, avec à nouveau des disparités selon les territoires. L’Insee et la Drees analysent que si les tendances se confirmaient, « les taux de prévalence de la perte d’autonomie augmenteraient fortement dans les DOM et dans le Sud-Est de la France, en raison des effets de structure démographique, alors qu’ils resteraient stables dans les Hauts-de-Seine ou dans la Creuse. » Pour maintenir constant le pourcentage de personnes en établissement par département, sexe, tranche d’âge et degré de perte d’autonomie, il faudrait que le nombre de places en hébergement permanent en établissements pour personnes âgées augmente de 20 % d’ici à 2030 et de plus de 50 % à l’horizon 2050, soulignent-ils.
(APMnews)