La commission d’enquête du Sénat sur la crise de l’hôpital a rendu ses conclusions. Pour désengorger les urgences, sa prescription concerne la médecine de ville avec des pistes de revalorisation et de gain de temps médical.
La commission d’enquête du Sénat sur la situation de l’hôpital a remis jeudi 31 mars son rapport et ses recommandations sur la crise de l’hôpital. Pour analyser cette crise et y répondre, les sénateurs prennent en compte l’état du système de santé en général et l’articulation de l’hôpital avec la médecine de ville. C’est la raison pour laquelle des préconisations concernent cette médecine de ville, dans le but notamment de désengorger les urgences.
Parmi ces préconisations, il s’agirait de s’appuyer sur le dispositif des assistants médicaux et celui des infirmiers de pratique avancée ; et également de favoriser des formations moins lourdes pour les assistants et une meilleure rémunération des IPA, tout en améliorant les conditions de coordination avec le médecin, d’accès et de prescription.
Pour désengorger les urgences hospitalières, il est nécessaire de revoir la permanence des soins ambulatoire et la prise en charge des soins non programmés en ville. La commission d’enquête considère que le rétablissement de l’obligation pour la PDSA n’est ni possible ni souhaitable, compte tenu du contexte démographique actuel.
Côté soins non programmés, les sénateurs estiment qu’avant toute généralisation du service d’accès aux soins, il faut évaluer les effets des expérimentations actuelles. Ils considèrent également qu’il ne faut pas que le SAS se substitue aux initiatives locales qui fonctionnent.
Par ailleurs, les diverses auditions ont permis de constater que le dispositif n’apparaît pas en l’état actuel assez incitatif pour la médecine de ville. La participation à la régulation, à environ 90 € de l’heure à partir d’avril 2022, peut paraître, selon les sénateurs, insuffisamment rémunérée pour renoncer à l’exercice en cabinet. En outre, les modalités de rémunération des médecins qui y participent sont complexes. Ils recommandent donc des modalités attractives. Ils appellent également à une revalorisation du tarif de la visite et à développer les maisons médicales de garde à proximité des services d’urgence, ainsi qu’à expérimenter les consultations par un cabinet médical au sein même de ces services.
Mailler le territoire en hôpitaux locaux
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Pour améliorer la structuration de l’offre de proximité, les sénateurs misent également sur les hôpitaux locaux. Selon eux, il faut accélérer la labellisation des hôpitaux de proximité pour avoir un maillage territorial par ces structures.
Enfin pour une meilleure coordination ville-hôpital, la commission d’enquête recommande la mise en place systématique dans les établissements d’une cellule de coordination ville-hôpital, constituant un premier point de contact pour les médecins de ville.
(source Amandine Leblanc – LE GENERALISTE)