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Mécanique quantique de la santé planétaire

Les mêmes mécanismes qui ont eu lieu sur les marchés mondiaux de l’alimentation – avec la main mise de quelques groupes financiers et qui ont entraîné une augmentation de la prévalence des maladies chroniques, au premier rang desquelles le diabète et l’obésité – sont en cours dans le monde de la santé

Si ces sujets vous intéressent, ne manquez ni la journée « Santé planétaire » à l’URPS ML de Toulouse le 17 octobre, ni la lecture du rapport de la commission sénatoriale sur la financiarisation de notre système de santé.

Imaginez un instant que votre cabinet médical soit racheté par un fonds d’investissement. Que vos décisions thérapeutiques soient scrutées à l’aune de leur rentabilité. Que votre liberté de prescription soit entravée par des objectifs financiers.
Ce scénario, qui peut sembler caricatural, n’est pourtant pas si éloigné de la réalité que dessine la financiarisation galopante de notre système de santé. Cliniques, laboratoires, centres de santé… de plus en plus de structures de soins passent sous le contrôle de groupes financiers, avec pour seule boussole la recherche du profit.
Et le parallèle que je fais avec l’industrie alimentaire est lié au fait que je crains, que nous craignons tous, (même nos sénateurs !) que les logiques de rentabilité, qui ont conduit à une dégradation de la qualité nutritionnelle de nos repas et à une explosion des maladies chroniques, ne se reproduisent dans le monde de la santé. 
Face à cette lame de fond qui menace notre indépendance professionnelle et la qualité des soins, il est plus que jamais crucial de défendre notre modèle d’exercice libéral. Un modèle qui garantit notre liberté de jugement et d’action, dans le seul intérêt de nos patients. Un modèle qui préserve une médecine de proximité, ancrée dans les territoires, loin des logiques de concentration et de rentabilité à tout prix.

Certes, notre système de santé a besoin d’investissements. 
Mais ceux-ci ne doivent pas se faire au prix de notre indépendance ni de l’égal accès aux soins. C’est pourquoi nous devons rester vigilants et nous mobiliser pour que la régulation de ces mouvements soit à la hauteur des enjeux.
L’exercice libéral n’est pas un vestige du passé, c’est au contraire un modèle d’avenir. Un modèle qui concilie liberté du praticien et responsabilité sociale. Défendons-le avec fierté et détermination.

Jean-Christophe Calmes, président de l’URPS Médecins libéraux

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