Le décollage de « Mon espace santé » rencontre des freins, comme une alimentation insuffisante par les professionnels de santé et un manque d’adhésion du public, ce qui pourrait entraîner des dépassements de dépenses, selon la Cour des comptes dans son rapport annuel sur la sécurité sociale publié fin mai.
Malgré son lancement en février 2022, le déploiement de l’espace numérique de santé est en deçà des attentes. « Mon espace santé » comprend le dossier médical partagé (DMP), la messagerie sécurisée de santé, l’agenda et le catalogue d’applications. Le DMP est automatiquement créé pour tous les usagers, sauf opposition.
La Cour des comptes souligne que le projet, sans évaluation socio-économique préalable, vise à faciliter la vie des Français plutôt qu’à réaliser des économies dans le système de santé. Le budget prévu pour le développement des applicatifs du DMP, de la messagerie sécurisée, et de l’agenda partagé est de 700 millions d’euros d’ici 2027, avec une enveloppe totale de 2 milliards d’euros allouée au Ségur du numérique.
Les professionnels de santé doivent alimenter et utiliser « Mon espace santé » pour qu’il soit un succès. Malgré les efforts du ministère, l’adhésion du public reste faible, avec seulement 15% des comptes activés en janvier 2024. La Cour des comptes appelle à améliorer la sécurité des données et à mieux encadrer les risques liés aux applications tierces.
Pour encourager l’adoption, des évolutions sont prévues, notamment l’intégration de fonctionnalités pour la prévention personnalisée et le référencement d’applications de télésurveillance médicale. Toutefois, le directeur général de la Cnam, Thomas Fatôme, a précisé que le développement de la télésurveillance n’est pas directement lié à « Mon espace santé ».
En juin, 13 millions de profils étaient activés, représentant 18% de la population cible, avec un quart des activations provenant de la tranche d’âge 25-69 ans.
Source APM News
