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Soins palliatifs : la Cour des comptes appelle à renforcer l’offre à domicile et dans le médico-social

Le développement des soins palliatifs hors hôpital bute sur le manque de médecins généralistes traitants et coordonnateurs, ainsi que sur la faiblesse de leur formation.

Si les soins palliatifs ont réellement progressé à l’hôpital ces dernières années, l’offre à domicile et en Ehpad reste très insuffisante, déplore la Cour des comptes. Les soins palliatifs, rappelons-le, représentent l’un des volets du projet de loi sur la fin de vie, au cœur d’une stratégie décennale 2024-2034. 

Alors qu’en 2015, la France faisait partie des mauvais élèves de l’OCDE, quant à ce qu’elle pouvait offrir comme soins palliatifs à ses citoyens, elle se situe aujourd’hui dans la première moitié du classement. Depuis 2015, l’offre a augmenté de 30 %, par rapport aux besoins estimés, qui eux, se sont stabilisés autour de 60 % des décès en 2017 soit 365 273 personnes. 

Cette augmentation de l’offre est essentiellement portée par l’hôpital où se sont ouverts des lits spécialisés et des services hospitaliers entièrement dédiés aux soins palliatifs (USP), même si les disparités régionales perdurent. Une vingtaine de départements n’ont toujours pas d’USP. L’offre de soins à domicile, malgré une augmentation de l’hospitalisation à domicile de 60 % entre 2018 et 2021, reste, elle, insuffisante. 

La Cour des comptes appelle donc les pouvoirs publics à renforcer l’offre à l’hôpital et surtout à domicile et en établissement médico-social, en la rendant plus efficiente. Les perspectives démographiques laissent présager une augmentation du nombre de personnes susceptibles d’avoir recours à ces soins. Aujourd’hui, les besoins ne seraient couverts qu’à hauteur de la moitié (48 %) ; la dépense publique de soins palliatifs doit donc nécessairement augmenter, alors qu’elle est de 1,5 milliard d’euros en 2021, en hausse de 25 % depuis 2017, imputable aux séjours hospitaliers. 

Quant au développement des soins palliatifs hors hôpital, il bute sur le manque de médecins généralistes traitants et coordonnateurs, ainsi que sur la faiblesse de leur formation. Seulement 1 600 praticiens, sur 80 000 ont suivi une formation continue spécialisée entre 2020 et 2022, selon la Cour. Aussi les Sages préconisent-ils la création d’un forfait soins de conforts palliatifs pour les médecins et un financement adapté des soins infirmiers à domicile, un grand plan de formation des professionnels, et la généralisation des équipes mobiles de soins palliatifs sur l’ensemble du territoire ! 

(Source : Coline Garré, Le Quotidien du médecin)

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