Entre 2018 et 2022, environ cinquante internes en anesthésie-réanimation ont été victimes de harcèlement, d’agressions sexuelles et de viols, principalement commis par des supérieurs hiérarchiques, selon une enquête menée par Audrey Ramly, interne de l’université Paris-Cité. Elle a présenté ces résultats lors d’une conférence sur les violences sexuelles dans le milieu médical.
L’enquête, réalisée entre septembre et octobre 2023, révèle que 33 % des internes ont été victimes de harcèlement sexuel et 22 % de harcèlement moral. Deux viols ont également été rapportés. Environ 77 % des auteurs sont des professeurs universitaires ou praticiens hospitaliers. Audrey Ramly dénonce une culture du silence au sein des hôpitaux, où les victimes craignent de parler, manquent de confiance dans les institutions, et peu de cas sont signalés officiellement.
Sur les cinquante témoignages reçus, seuls trois ont été déclarés au comité de santé au travail.
Audrey Ramly souligne la nécessité d’enquêtes indépendantes et de meilleures formations pour protéger les victimes. Ses résultats ont été présentés au congrès de la Société française d’anesthésie et réanimation. Désormais représentante du pôle violences au travail du Syndicat des internes, elle continue à recueillir des témoignages et à lutter pour la mise en place de mesures concrètes pour protéger les étudiants en médecine.
Source APM News
